Création participative de la signalétique d’un parcours d’orientation à Malaucène

Mission

Rénover la signalétique d’un parcours d’orientation sur les traces du patrimoine lié à l’eau dans le centre-bourg de Malaucène (2900 hab.) au pied du Mont Ventoux, en faisant participer les habitants.

• Atelier de concertation • Atelier de co-création • Chantiers participatifs

Comment ?

Nous avons animé des ateliers de conception durant lesquels nous avons créé collectivement 30 pictogrammes correspondant aux 30 points d’arrêt du parcours d’orientation. Ceux-ci ont ensuite été peints sur des carreaux de ciment lors d’un atelier de fabrication. Le vocabulaire graphique créé a également été décliné sur la signalétique qui jalonne le parcours, sur des cartels présentant le patrimoine de la ville (les lutrins), ainsi que sur différents supports papier et web.

Quand ?

Le projet s’est déroulé entre janvier 2023 et juin 2023.

Qui ?

Ce projet a été piloté par la communauté d’agglomération Ventoux Comtat Venaissin, dans le cadre du programme Petites villes de demain. Il a aussi été accompagné par la municipalité de Malaucène et par Céline Blondeau, consultante en valorisation du patrimoine.

30 pictogrammes conçus avec les habitants

200 carrés de ciment peints par les habitants

2 ateliers de conception

2 ateliers de fabrication

40 participants aux ateliers, de 6 à 55 ans

Retour d’expérience :
la méthode de Jaune Sardine appliquée à Malaucène

De quelle manière les habitants ont-ils été associés à la création de cette nouvelle signalétique ?

Les habitants ont été associés à deux étapes : la conception et la fabrication.

 

  • Pour la partie conception, trois ateliers ont été menés par notre équipe : deux spécialement conçus pour une vingtaine d’enfants de 6 à 12 ans amenés par l’accueil de loisirs périscolaire de Malaucène, et un troisième pour un public plus large, adultes et enfants, en accès libre. L’objectif était de dessiner les pictogrammes des 30 points d’arrêt du parcours.
  • Pour la partie fabrication, une dizaine de participants de 11 et 12 ans, rassemblés par l’accueil de loisirs périscolaire de Malaucène, ont participé à un atelier pour peindre au pochoir les 30 pictogrammes sur des carrés de ciment.

Comment se sont déroulés les ateliers de conception ?

Nos ateliers sont des ateliers de médiation : ils contiennent toujours une partie de sensibilisation au graphisme (comprendre le rôle d’un graphiste, les enjeux de lisibilité d’un support, découvrir des outils de création, acquérir du vocabulaire graphique…), et une partie de création graphique. Notre rôle est d’accompagner et de stimuler la créativité des participants tout en veillant au respect des contraintes imposées par la lisibilité ou la faisabilité du support.

À Malaucène, nous avons imprimé et déposé sur une table centrale des photos représentant le patrimoine présent sur les 30 points d’arrêt de la course d’orientation : le moulin à farine, la fontaine de théron, l’usine hydroélectrique, la minoterie Cornillac… Nous avons ensuite présenté aux participants les objectifs de la course d’orientation, puis le rôle d’un graphiste et des pictogrammes à créer. Nous avons également montré quelques exemples et détaillé les contraintes techniques liées à l’utilisation du pochoir pour la fabrication : faire des traits épais, travailler en noir et blanc, sur un format carré.

Chaque participant a ensuite choisi un ou plusieurs points, et l’a représenté à sa manière avec les outils à sa disposition (normographe, vocabulaire de formes, main levée…). Il devait ensuite remplacer la photo sur la table par son dessin.

Comment s’est faite la sélection des pictogrammes ?

À l’issue des trois ateliers de conception, nous avions potentiellement trois propositions pour chaque point d’arrêt.
Pour faire notre choix, nous nous sommes appuyés sur plusieurs critères :

  • La lisibilité : c’est le cœur de notre expertise de designers graphiques !
  • La faisabilité technique : ayant choisi d’utiliser le pochoir pour créer ces pictogrammes, nous devions nous assurer que les traits étaient assez épais et les formes assez simples pour pouvoir être peints.
  • La cohérence graphique globale : nous devions faire en sorte que les 30 pictogrammes aient une unité graphique.
  • Notre sensibilité : dans cette sélection, nous avons nécessairement une part de subjectivité !

Les contraintes ayant été détaillées aux participants des ateliers, tous les pictogrammes respectaient globalement les critères. Notre rôle a donc consisté à synthétiser les différentes propositions de pictogrammes pour un même point d’arrêt, puis à les numériser en les simplifiant et en épaississant les traits. Nous avons néanmoins tenu à garder un certain nombre de caractéristiques liées au dessin à main levée : des figures pas toujours symétriques, des lignes obliques, etc.

Quel est l’intérêt du participatif pour ce genre de projet ?

Le participatif est l’ADN de Jaune Sardine : nous faisons du design graphique qui permet des temps de rencontres, ludiques, qui rassemblent des acteurs du territoire.

Dans le cas de Malaucène, ces ateliers ont permis aux habitants d’étudier de plus près le patrimoine de leur ville, et d’en conscientiser les éléments les plus emblématiques. Mais ils ont aussi suscité leur curiosité : certains lieux, comme les bains rituels juifs, étaient presque inconnus – alors que, pour certains, ils passent devant chaque jour !

Quels sont les pré-requis pour mettre en place ce genre de projet ?

Nous concevons des ateliers de conception ou de fabrication en fonction du public et du projet. Notre seul prérequis est d’avoir un brief précis (le support attendu, le nombre et profil des participants visés…) ainsi que des relais sur place pour se saisir du projet, le faire vivre, et faire venir les participants en associant les structures du territoires : centres sociaux, associations locales, écoles, etc.

Quels sont les pré-requis pour mettre en place ce genre de projet ?

Nous concevons des ateliers de conception ou de fabrication en fonction du public et du projet. Notre seul prérequis est d’avoir un brief précis (le support attendu, le nombre et profil des participants visés…) ainsi que des relais sur place pour se saisir du projet, le faire vivre, et faire venir les participants en associant les structures du territoires : centres sociaux, associations locales, écoles, etc.

À Malaucène, quelles suites sont prévues ?

La municipalité de Malaucène a assisté à nos ateliers et dispose des fichiers sources des pictogrammes, des références de la peinture, des références des matériaux. Si elle souhaite décliner les pictogrammes sur d’autres supports, faire des ateliers de création en interne, faire des fresques… Elle a tout ce qu’il faut !

C’est aussi l’idée de la démarche participative de Jaune Sardine : avec notre savoir-faire nous créons de manière collective un vocabulaire, une base graphique, et nous répondons à la commande. Mais si par la suite nos clients reprennent les outils et la démarche pour créer de nouvelles formes, c’est encore mieux : cela veut dire que nous avons réussi à créer une vraie émulation, et que le projet vit !